e-CMR : « L'esprit de partenariat est devenu un réflexe !»

Terminé depuis peu, le projet e-CMR est ce que l'on peut appeler une belle réussite technologique, même si la crise du transport est venu quelque peu compromettre sa commercialisation. Quoi qu'il en soit, pour Pascal Smolders, directeur de la société Smolinfo et porteur du projet (voir photo), l'expérience a été très enrichissante.

Autre projet soutenu par Logistics in Wallonia dans le cadre du Plan Marshall wallon: e-CMR.
« L’e-CMR permet d’automatiser la saisie des données et leur croisement avec les données d'un véhicule », explique Pascal Smolders.
«Les avantages sont de pouvoir encoder automatiquement les informations du CMR, d’assurer une traçabilité sans faille, de rapatrier automatiquement les données vers le siège du transporteur et de croiser les données avec d’autres informations provenant du véhicule, afin d’associer coût et opération effectuée.»

Ce croisement de données est intéressant pour plusieurs services de la société de transport : entretien préventif du véhicule, facturation plus rapide, mais aussi suivi qualitatif du niveau de conduite des chauffeurs.

Le résultat du projet est également transversal: il peut intéresser d'autres secteurs.


Pour l'instant, il est encore difficile d'estimer les perspectives économiques car la crise a ralenti le développement commercial du projet. Néanmoins, sur le plan technique, il s'agit d'une belle réussite. « Le projet a permis d'une part de mettre au point un outil qui n'existait pas auparavant et qui présente un potentiel élevé, et d'autre part d'impulser une suite.» Il s'agit d'un projet de recherche & développement inter-frontalier très prometteur, auquel Smolinfo participe aux côtés notamment de l'Université de Reims (France), porteur de ce nouveau développement.

Contraignant mais instructif

«Nous avons beaucoup appris de la gestion d'e-CMR, mais je dois dire que cela a été une expérience très contraignante en tant que PME», confie Pascal Smolders. «Nous avons notamment dû nous habituer à travailler avec des partenaires multiples, qui fonctionnent différemment et n'ont pas les mêmes contraintes en termes de temps. Au début, notre équipe a été un peu désorientée car elle a l'habitude de travailler dans des délais précis, déterminés avec nos clients. Alors qu'ici, nous avons réalisé un produit sans client à la clé. L'approche était toute différente. Ceci dit, il s'agissait d'un beau défi technologique

Smolinfo retire cependant plusieurs leçons positives de cette expérience: «Nous avons en effet appris à collaborer avec des instances de taille et aux délais de réponses très différents. Aujourd'hui, cela nous est très utile car nous abordons des sociétés de taille et culture différentes des nôtres avec bien plus d'aisance qu'auparavant.»

Pascal Smolders ajoute qu'e-CMR a également été très enrichissant en termes de rencontres. «Nous avons eu l'occasion d'entrer en contact de façon directe avec une série de partenaires. Pour une PME, c'est un aspect très précieux.»

Pour terminer, la société wallonne a tiré une autre leçon: «Aujourd'hui, de nouveaux projets prometteurs se précisent dans le secteur des soins infirmiers, un autre de nos créneaux. Cette première expérience m'a donné en quelque sorte le réflexe du partenariat. Je chercherai donc un ou plusieurs partenaires, peut-être dans le cadre du Plan Marshall, tout en ne refaisant plus les mêmes erreurs.» 

Juin 2012