La Capitale européenne de la Culture doit être très accessible

Etre Capitale européenne de la Culture, comme le sera la ville de Mons en 2015, signifie attirer principalement un tourisme de courte durée. Alors forcément, les maîtres-mots doivent être la mobilité et l'accessibilité.

« Quand on voit le rôle qu'a joué l'arrivée de l'Eurostar et le tunnel sous la Manche dans le succès de Lille, Capitale européenne de la Culture en 2004, on comprend à quel point la connectivité est primordiale. » Yves Vasseur est le Commissaire-directeur de Mons 2015. « Et Mons n'est heureusement pas la plus mal placée en la matière, en Europe ! »

Selon lui, les aspects 'accessibilité et mobilité interne' ont été des atouts majeurs de la candidature wallonne. Mons se situe au cœur du réseau autoroutier Nord-Ouest européen et pas loin de trois aéroports : Brussels South Charleroi, Zaventem (Bruxelles) et Lille. On y accède en train en à peine 40 minutes depuis Bruxelles, et en 2 heures depuis Londres et Paris. Cet axe 'chemin de fer' est d'ailleurs important pour le développement d'un tourisme low carbone. « Mons 2015 veut être le premier événement culturel d’importance à respecter une charte Carbone 0, à promouvoir le développement durable dans tous les aspects de son programme et à s’affirmer véritablement comme projet éco-conçu », explique Yves Vasseur. « Tout ce que nous envisageons en matière d'accessibilité s'inscrit dans ce sens : mise à disposition de vélos, aires des stationnement avec navettes... »

L'accès doit se faire en 2 ou 3 heures maximum

Pour ce genre d'événement, le manque d'accessibilité constitue clairement un obstacle. « Nous ciblons essentiellement des visiteurs dans un rayon de 250 km autour de Mons. L'accès doit donc se faire en 2 ou 3 heures maximum. Par ailleurs, les gens viennent rarement pour une longue durée. Aussi, le trajet ne doit pas être trop onéreux ni trop long, sinon cela décourage vite. »

Les organisateurs espèrent attirer 2 millions de visiteurs. Une exposition consacrée au peintre Vincent van Gogh,  qui a marqué la vie des Montois, constituera certainement un des éléments-phares pour atteindre cet objectif. Comme c'est souvent le cas pour de telles manifestations, les retombées pour la région et la ville seront très positives. « L'objectif de 2015 a déjà donné un coup de fouet à toute une série d'investissements, notamment immobiliers et culturels », affirme Yves Vasseur. « La ville connaît une réelle transformation, ce qui la rend plus attractive. Et cela, ça restera ! Par ailleurs, sur le plan économique, on dit habituellement qu'1 euro investi dans la Capitale culturelle donne 6 euros de retombées économiques, avec bien entendu des effets de leviers. »

La réponse positive des petites villes

Certains sceptiques se sont interrogés sur la pertinence pour une ville de taille modeste comme Mons (93.000 habitants en juillet 2012) de s'affirmer 'Capitale européenne de la Culture'... « Cela a du sens, au contraire, car je suis convaincu que dans l'Europe actuelle et future, les petites et moyennes villes vont apporter des réponses positives à un certain nombre de défis de société. Réponses que les grandes métropoles sont incapables de fournir. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maison van Gogh : En 1879, Vincent van Gogh est arrivé dans la région de Mons comme évangéliste. Il en est reparti deux ans plus tard convaincu que son destin était lié au dessin et à la peinture.