Tendances et marges d'innovation
Cette section du rapport met en évidence et élabore certaines pistes de réflexion (dont la plupart des éléments sont abordés dans les sections précédentes)
TENDANCES
Secteur agroalimentaire
La consommation de produits alimentaires contaminés restera un sujet de préoccupation aux conséquences graves (maladies ou décès) et les réglementations continueront à se renforcer. Des solutions devront être développées ou adaptées pour assurer le respect de la chaîne du froid, alors que des nouveaux modèles d’affaires émergent et que les chaînes d’approvisionnement se fragmentent avec un nombre croissant de ruptures de charge (ex : e-commerce alimentaire frais, livraisons urbaines, concept de “physical internet”).
Les circuits courts représentent une alternative aux importations et permettent de consommer “local” mais nécessitent des solutions de traçabilité adaptées.
Au-delà de l’acquisition de paramètres tout au long de la supply chain, il est nécessaire d’améliorer la collaboration avec les fournisseurs et de mettre les informations de traçabilité alimentaire à disposition du consommateur, c’est-à-dire de développer et assurer davantage de transparence entre acteurs. Les solutions cloud, blockchain, QR code, etc. s’inscrivent dans cette tendance.
Secteur du textile
La demande des citoyens pour la consommation de produits responsables d’un point de vue environnemental (impact CO2, déforestation, quantités d’eau) et sociétal (exploitation de la main d’oeuvre, dérèglement des productions agricoles) mais aussi sanitaire (allergies) pourrait favoriser le développement et l’utilisation de solutions de traçabilité pour le secteur du textile permettant, comme pour le secteur agroalimentaire, de mieux maîtriser les relations avec les fournisseurs et les informations échangées à travers l’ensemble de la supply chain jusqu’au consommateur.
Secteur du tabac et des spiritueux
Plusieurs réglementations sont venues renforcer le besoin de traçabilité dans les secteurs pharmaceutiques (ex : Falsified Medicines Directive), alimentaires ou du tabac (ex : Tobacco Products Directive) ces dernières années. D’autres devraient encore entrer en vigueur dans les secteurs du tabac (cigarettes électroniques, cigares) et de l’alcool fort afin de combattre la contrefaçon, et ainsi éviter la consommation de substances (davantage) nocives et empêcher la circulation de produits sur des marchés clandestins échappant aux accises.
Contrefaçon
Combattre la contrefaçon nécessitera continuellement de nouvelles innovations et technologies puisque les contrefacteurs s’adaptent en permanence compte tenu des montants en jeu (en 2016, 3,3% des échanges mondiaux et 6,8% des importations européennes).
Les graphiques suivant illustrent les produits les plus sujets à la contrefaçon, d’abord de manière générale puis plus spécifiquement pour les produits pharmaceutiques. L’article révèle également que les envois de petits colis par la poste ou par des services de messagerie express sont de plus en plus privilégiés pour acheminer les biens contrefaits (69% des saisies douanières entre 2014 et 2016), rendant les contrôles difficiles.